Q&R : Que signifie une approche 100% technologique pour le secteur de la construction ?

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Construction Briefing s'entretient avec Ibon Iribar, conseiller en investissement et innovation ouverte chez Cemex Ventures, sur la capacit茅 de l'industrie 脿 adopter une approche 100 % technologique et sur le r么le des technologies h茅rit茅es.

L鈥檌ndustrie devrait-elle investir massivement dans l鈥檃utomatisation, la robotique et l鈥檌ntelligence artificielle ? Si oui, pourquoi ?

Lorsque l鈥檕n compare le secteur de la construction 脿 d鈥檃utres secteurs, on constate qu鈥檌l pr茅sente l鈥檜n des taux d鈥檃doption des technologies les plus faibles. Des secteurs comme la fintech, l鈥檃utomatisation et l鈥檃utomobile ont beaucoup progress茅 脿 cet 茅gard.

Il est n茅cessaire d鈥檌nvestir dans la technologie pour la construction, mais nous devons le faire avec une raison claire. Par exemple, nous pourrions nous concentrer sur l鈥檃m茅lioration de la productivit茅, la r茅duction des surplus de mat茅riaux, la rationalisation des achats et une meilleure planification des projets et un meilleur contr么le des co没ts. Ce sont des domaines dans lesquels les solutions technologiques pourraient faire une grande diff茅rence.

Que signifie une approche 100% technologique pour le secteur de la construction ?

Je pense qu'il n'est pas possible d'adopter une approche 100 % technologique dans le secteur de la construction. En effet, le secteur de la construction, et notamment celui des mat茅riaux de construction, est assez traditionnel et n'est pas aussi avanc茅 que d'autres secteurs. Il serait toutefois possible d'automatiser certains aspects du processus de construction, comme la sp茅cification des mat茅riaux et l'ensemble de la phase de construction.

Cela pourrait impliquer la num茅risation de l鈥檈nsemble de la cha卯ne de valeur de la construction, y compris des activit茅s telles que les appels d鈥檕ffres en ligne, la sp茅cification de la phase de construction et l鈥檃doption d鈥檕utils de maintenance pr茅dictive tels que des capteurs et de petits appareils IoT pour am茅liorer l鈥檈fficacit茅 op茅rationnelle. Nous commen莽ons 茅galement 脿 voir des avanc茅es technologiques dans la phase de d茅construction du cycle de vie des b芒timents, ce qui pourrait impliquer la mise en 艙uvre de strat茅gies num茅riques pour la d茅molition, la r茅cup茅ration des mat茅riaux et l鈥檜tilisation ult茅rieure des mat茅riaux r茅cup茅r茅s. En r茅sum茅, l鈥檕bjectif serait de num茅riser et d鈥檌nt茅grer ces aspects num茅riques dans une cha卯ne de valeur unique.

Le secteur de la construction s'appuie-t-il trop sur les technologies traditionnelles ? Si oui, pourquoi ?

Nous travaillons dans un secteur tr猫s traditionnel avec un 茅tat d'esprit traditionnel. De ce fait, nous ne sommes pas tr猫s ouverts 脿 la mise en 艙uvre ou au test de nouvelles choses, car nous avons peur du changement.

Nous d茅pendons fortement des technologies h茅rit茅es et h茅sitons 脿 adopter de nouvelles technologies ou 脿 mettre en 艙uvre des strat茅gies innovantes.

Cependant, l鈥檃doption de nouvelles technologies et de strat茅gies innovantes pourrait permettre de r茅pondre aux principales priorit茅s et aux principaux d茅fis de l鈥檌ndustrie, tels que le manque de productivit茅 et la p茅nurie de main-d鈥櫯搖vre qualifi茅e. En outre, la mise en 艙uvre de strat茅gies durables et plus 茅cologiques, comme une gestion plus efficace des d茅chets et des mat茅riaux, est essentielle pour notre industrie.

Vous avez d茅j脿 茅voqu茅 la technologie consid茅r茅e comme trop lente ; que peut-on faire pour changer la vitesse d鈥檃doption ?

Ce n'est pas simple, mais il pourrait 锚tre possible de faire collaborer diff茅rentes parties de la cha卯ne de valeur, comme diff茅rentes entreprises ou diff茅rents acteurs. Dans le cas de Cemex, outre le d茅veloppement de nos propres projets internes avec des solutions innovantes dans le domaine des mat茅riaux ou de la cha卯ne d'approvisionnement, l'une de nos principales priorit茅s est 茅galement de travailler avec d'autres acteurs du secteur qui ne sont pas directement li茅s 脿 notre activit茅.

Nous devons nous comprendre mutuellement pour g茅rer plus efficacement nos projets de construction. Par exemple, nous travaillons en 茅troite collaboration avec les entrepreneurs pour la sp茅cification ou l鈥檃doption de mat茅riaux plus durables, notamment ceux fabriqu茅s 脿 partir de composants recycl茅s. Nous renfor莽ons 茅galement les relations avec les prescripteurs de mat茅riaux durables, tels que les architectes, les concepteurs ou les personnes travaillant dans les phases de pr茅construction et de conception. Dans la phase de cha卯ne d鈥檃pprovisionnement, nous travaillons avec les camionneurs et les entreprises de logistique pour mettre en 艙uvre des v茅hicules aliment茅s par des carburants alternatifs ou une 茅nergie plus durable au lieu de d茅pendre du gaz.

En fin de compte, l鈥檈ssentiel est de mettre en place tous les 茅l茅ments et de les faire fonctionner ensemble. Pour nous, la meilleure approche consiste 脿 commencer par mettre en 艙uvre de petits changements 茅tape par 茅tape dans une seule ville ou r茅gion, puis 脿 茅tendre la solution 脿 d鈥檃utres pays ou r茅gions dans le m锚me p茅rim猫tre une fois que l鈥檈fficacit茅 et l鈥檈fficience de la solution sont prouv茅es. Montrer les avantages des op茅rations est l鈥檜n des meilleurs moteurs de l鈥檃doption de nouvelles technologies dans l鈥檈ntreprise.

O霉 voyez-vous la technologie dans cinq ans ?

C'est une question d茅licate, mais je pense que l'adoption de strat茅gies et d'activit茅s durables deviendra obligatoire dans les cinq 脿 dix prochaines ann茅es. Cela est principalement d没 脿 la r茅glementation. Par exemple, dans le cas de la production de ciment, elle repr茅sente 8 脿 10 % des 茅missions mondiales de CO2. Pour respecter l'accord de Paris sur le changement climatique, ces 茅missions devront diminuer de 15 脿 16 % d'ici 2030.

En r茅ponse 脿 cela, nous verrons des initiatives et des r茅glementations telles que l鈥檌nt茅gration de composants recycl茅s dans le ciment ou le b茅ton, l鈥檜tilisation de carburants alternatifs dans la construction et la logistique, et l鈥檌ndustrialisation de t芒ches r茅p茅titives gr芒ce 脿 des m茅thodes telles que la construction hors site ou modulaire et les b芒timents imprim茅s en 3D.

Les deux principales tendances que nous pourrions observer 脿 court et moyen terme sont l鈥檃doption de strat茅gies plus vertes et durables, ainsi que l鈥檌ndustrialisation de certaines t芒ches de construction.

脌 propos de l'auteur

Ibon Iribar analyse les technologies avanc茅es pour le secteur de la construction et aide 脿 identifier les opportunit茅s d'investissement et de d茅veloppement commercial avec de nouvelles startups, projets et entit茅s de l'茅cosyst猫me des technologies de la construction sur plusieurs march茅s.

Iribar dirige les efforts d茅ploy茅s pour l'un des plus grands d茅fis du secteur pour les startups du secteur de la construction, le concours de startups du secteur de la construction de Cemex Ventures. Il travaille toute l'ann茅e 脿 la recherche des solutions les plus innovantes et prometteuses dans lesquelles investir ou collaborer, en soutenant le d茅veloppement des startups et en stimulant leur croissance dans l'environnement b芒ti.

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